Robert Baratheon, premier de sa lignée à prendre la tête des 7 couronnes suite à sa rébellion contre le Roi Fou Aerys II. Guerrier redoutable. Courageux comme personne. Coureur de jupons invétéré. Grand ami de Ned Stark mais son quasi opposé dans ses valeurs et son comportement. Amoureux fou de Lyanna Stark, sa mort est une blessure restée vive jusqu’à sa propre disparition. Mais cet amour ne l’avait pas empêché de commencer sa “collection de bâtards” du vivant de la soeur de Ned… Et de se poursuivre une fois son mariage “politique” avec Cersei Lannister consommé. Robert apparaît donc comme l’antithèse du bon père, un bon vivant bien peu préoccupé des conséquences de ses actes, et notamment de ceux ayant trait au dessous de sa ceinture… A tel point qu’il a toujours été à mille lieues de comprendre, malgré les évidences physiques et les rumeurs à ce sujet, que ses trois enfants “légitimes” n’étaient en fait pas de lui, ouvrant donc la porte à une succession terrible qui aura finalement lieu. Ce n’est qu’à l’agonie qu’il prend conscience de l’importance de l’accompagnement de son fils héritier sur le trône, charge qu’il confie à Ned Stark (bien embêté pour le coup)… après des années à avoir couru la donzelle et humilié son épouse par ses frasques publiques…
Quels enseignements tirer de la figure du père que constitue Robert Baratheon ? S’il est loin d’être un modèle de vertu, il n’en reste pas moins un personnage intéressant qui pose au moins 3 questions au papa que je suis :
- Équilibre entre sa vie d’homme et sa vie de père : un compromis difficile à trouver
- Etre (ou ne pas être) un modèle pour ses enfants : quel exemple à suivre être en tant que père ?
- La figure du “bâtard” : quand l’enfant ne trouve pas sa place dans la famille
Etre père : un compromis difficile à trouver entre sa position de parent et sa vie d’homme
Robert Baratheon n’est pas un homme de compromis. Il a mené sa vie tambour battant autour de ses intérêts et ses aspirations personnelles, de manière très égoïste même. Il ne s’est jamais préoccupé du sort des nombreux bâtards qu’il a engendré, tout comme il semblait accorder bien peu d’importance à l’éducation de ses 3 enfants légitimes. Or, devenir père, c’est forcément créer un nouvel équilibre entre son rôle de parent et ses aspirations d’homme. L’histoire du Trône de fer montre d’ailleurs clairement les conséquences de ce comportement de Robert (un héritier psychopathe, une épouse frustrée quasi folle qui fait exécuter tous les enfants illégitimes de son mari, et un bazar sans nom qui saccage Westeros à sa mort…). Alors, on ne va pas se le cacher : nous aimerions tous, dans un coin de notre tête, aspirer à garder une vie libre sans se préoccuper des soucis familiaux. Mais gare à l’effet boomerang ! Et s’il ne faut pas tomber dans l’excès inverse de sacrifier sa vie d’homme pour n’être qu’un père, il convient d’essayer d’embrasser pleinement les 2 fonctions. Devenir père, c’est devoir transmettre, guider, accompagner ses enfants sur le chemin qui nous paraît être le bon. Garder une vie d’homme, c’est conserver du temps pour soi, ses passions, ne pas renoncer à ses envies. Réussir à concilier le “je” et le “nous”
Etre ou ne pas être un modèle pour ses enfants
En tant que papa, nous devenons de facto un modèle pour nos enfants. Pour le meilleur et pour le pire ! C’est d’ailleurs troublant de voir nos jeunes enfants reproduire quasi parfaitement certains de nos comportements (y compris ceux que nous n’aimons pas particulièrement !). Et de voir certains de nos adolescents réagir au contraire en totale réaction au “modèle familial” que nous avons mis en place.
Robert Baratheon a délaissé ses enfants. Mais il est clair que son charisme, son comportement vis à vis des femmes et la renommée de son courage ont fortement influencé sa progéniture. En particulier son fils aîné, Joffrey. Sa volonté de tout régenter, son désintérêt pour les femmes, sa violence poussée jusqu’au sadisme apparaissent comme un mélange d’attrait et de répulsion pour la figure que représentait son père. On ressent cette envie d’être à la hauteur de la légende qu’est Robert Baratheon et ce désir de ne pas devenir le pochtron ridicule des dernières années de règne.
Il est donc clair que devenir père, c’est de toute façon devenir une référence – positive ou négative – pour nos enfants. Ne pas le voir – ou refuser de le voir – ne peut que nous faire “subir” la situation. Devenir papa, c’est donc assumer ce rôle de modèle et donc être conscient que nos actions et nos paroles doivent avoir du sens et une cohérence car seront assimilés par nos enfants.
La figure du bâtard : quand l’enfant ne trouve pas sa place dans la famille
Game of Thrones fait la part belle aux “bâtards”, ces enfants de seigneurs nés d’une relation illégitime et qui peinent à trouver leur place, pour ceux qui sont conservés dans leur famille. Leur nom de famille est d’ailleurs un nom générique, dépendant du lieu d’origine de leur père (faisant d’eux des enfants d’une région plus que d’une famille). Cette thématique du bâtard n’est pas propre à Robert Baratheon (nous en reparlerons par exemple en évoquant la figure d’Oberyn Martell, la vipère rouge [lien vers l’article Oberyn martell]). Mais on peut quand même considérer que Robert a été l’un des plus gros producteurs de petit(e)s “Storm” de toute l’histoire de Westeros ! Pourquoi donc nous interroger sur la notion de bâtard (car vous devez, je pense, vous sentir peu concerné en tant que papa (à moins que, je vous laisse découvrir cet article pour rire [lien vers l’article Palmashow Quand ils sont papas]). Et pourtant, ce sujet pose la questions de la place que nous donnons à chaque enfant dans la famille. Tyrion Lannister a cette phrase marquante (je cite de mémoire) envers Jon Snow : “tous les bâtards ne sont pas nains. Mais tous les nains sont des bâtards aux yeux de leur père”. Le regard que nous allons avoir, l’attitude que nous adopte envers chacun de nos enfants va avoir un rôle dans la construction de sa personnalité, sa force morale et ses “fondations personnelles”. Et si l’idée de traiter chaque enfant de manière égale et identique est une dangereuse illusion, il faut agir en conscience pour ne pas donner le sentiment à nos enfants d’une inéquité, d’une injustice, d’un traitement différencié inapproprié. Et même si l’enfant a aussi une part de responsabilité dans la manière de gérer sa place dans la fratrie (nous ne sommes pas tout puissant en tant que parent !), nous avons la responsabilité d’éviter qu’ils développent ce qu’on pourrait appeler ce “syndrome du bâtard”.
Robert Baratheon est donc une figure intéressante de père dans le Trône de Fer : s’il est clairement un papa calamiteux, égocentré et égoïste, son contre exemple est une source d’inspiration réelle et très intéressante. En outre, au seuil de sa mort, son héritier occupe une grande partie de ses pensées, ce que montre que la paternité nous change irrémédiablement !
[…] est donc le père des 3 enfants de Robert Baratheon. Ces enfants sont le fruit de la relation incestueuse qu’il entretient avec sa soeur, Cersei, […]