Nous sommes parfois désarçonnés devant certaines actions de nos enfants. Elles répondent souvent à une logique qui leur est propre et qui ne nous saute pas aux yeux…. Mais qui s’avère souvent être empreinte, si ce n’est de bon sens, d’une ingéniosité réelle.
Exemple ce soir avec notre fille. Comme tous les jours, nous lui demandons d’aller se mettre en pyjama. Et nous la voyons revenir nous voir, tranquillement, en train de trainer ses pieds sur son pantalon de pyjama comme un skieur de fond…
Nous : “Mais ma puce enfin, c’est sale de faire ça !”
Elle : “Oui mais je fais du ski. C’est rigolo”
Nous : “…”
Effectivement, c’est rigolo. Que voulez vous répondre à ça. Nous sommes donc partis dans un grand éclat de rire, tout en lui demandant de mettre son pantalon, car finalement, à chaque objet sa fonction !
Si on y prête attention, les enfants nous poussent à voir les choses autrement. Ils nous poussent à questionner certaines de nos certitudes plaquées sur des petites choses du quotidien. Ils nous obligent à sortir de notre zone de confort intellectuel. Alors oui, parfois, cela prend des tours inattendus, comme dans le cas de cette anecdote. Mais c’est tellement bon, je trouve, d’être pris au dépourvu parfois ! Dans notre société si conformiste, dans nos modes de vie si “lisses”, où l’on doit penser à sa “e-reputation”, à être “corporate” en permanence, à “se marketer soi même”, c’est sympa de sortir des sentiers battus intellectuels grâce à nos enfants.
Alors c’est vrai, parfois ça nous pique un peu. Parce qu’un petit bout de mammifère qui vous bouscule, qui vous oblige à vous questionner, ça titille notre ego.
Mais devenir papa, n’est-ce pas aussi, et surtout, changer notre relation à notre ego ? C’est déjà en partie le cas lorsqu’on se met en couple. Mais dans la relation de couple, il y a la nécessité de trouver une place pour 2 egos d’adultes consentants. Avec l’arrivée des enfants, tout change. On a parfois le sentiment que l’enfant se comporte de façon égoïste, qu’il nous teste, qu’il fait exprès de nous énerver. Mais au fond, on sait que ce n’est pas le cas. Si on met notre petit ego de côté, si on ne plaque pas nos schémas de pensée habituels sur nos enfants, notamment ceux qu’on applique parfois à nos voisins, au bureau, ou sur la route (vous savez, ce lieu où il y a tous ces abrutis qui conduisent forcément moins bien que moi :-), alors on rend les armes. Et on comprend. On comprend que cet enfant a besoin de quelques chose. Qu’il peut vouloir entrer en interaction avec nous. Ou qu’il a besoin qu’on le guide, qu’on l’aide à se maîtriser. Bref, qu’il nous signale qu’on doit jouer notre rôle de père. C’est peut être une des plus belles choses au monde. Et au fond un acte fondateur d’une autre manière de vivre notre vie d’homme.
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